Laurent Désiré Kabila, Message à la Nation, 1997
Né le 27 novembre 1939 à Jadotville (actuel Likasi), Laurent-Désiré Kabila traine derrière lui un long passé de maquisard qui reflète sa lutte révolutionnaire. Son combat politique remonte au début des années 1960 lorsqu’il intègre la gendarmerie katangaise dans les rangs de la jeunesse du Parti Balubakat (Jeubakat) de Jason Sendwé.
En septembre 1963, à la création du Comité national de libération (CNL), une formation politique nationaliste et révolutionnaire qui veut évincer par la lutte armée le gouvernement Adoula, il est l'un des cadres de ce Mouvement.
Il se rallie, par la suite, à l'insurrection déclenchée par les forces lumumbistes en 1964 et participe à la prise par l'Armée populaire de libération d'Albertville (l'actuelle Kalemie), ancienne capitale du Nord-Katanga. Il finit par établir son maquis aux alentours de Hewa Bora, à Fizi, dans les montagnes de l'extrême sud du Kivu. Il dirige ce nouveau maquis avec ces alliés rwandais et ougandais. Lorsque que Che Guevara le rencontre à Dar-es-Salaam en février 1965, il est de prime abord séduit par Laurent Désiré Kabila.
Sortit soudainement de l'ombre en septembre 1996, il signe à Gisenyi (Rwanda) le protocole d'accord créant l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) dont le Parti de la Révolution Populaire (PRP), sa formation politique, est membre. L’objectif visé est de mettre fin à la dictature mobutienne et d’instaurer un nouvel ordre politique au pays. Il refusera, en 1992, de participer à la Conférence nationale souveraine aux côtés d’autres opposants au régime Mobutu.
Lors de la prise de Kinshasa, le 17 mai 1997, par les troupes de l’AFDL, il s’autoproclame Président de la République. Le pays retrouve son nom d'origine (République Démocratique du Congo), le fleuve est à nouveau rebaptisé Congo ; le franc congolais se substitue au la monnaie Nouveau Zaïre; l'hymne national et la devise du pays sont aussi rebaptisés. En 1999, il abolit l'A.F.D.L., crée le C.P.P. (Comité du pouvoir populaire) et, fonde, en 2000, un nouveau parlement formé de 300 députés.
Le 16 janvier 2001, il est assassiné par son garde du corps. Il était localement surnommé le Mzee, littéralement le vieux, le sage en swahili.