Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement des États membres de la CEEAC ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Chefs d’État et de Gouvernement des États membres de la CEEAC ;
Monsieur le Président de la Commission de la CEEAC ;
Mesdames et Messieurs les Ministres des États membres de la CEEAC ;
Permettez-moi de vous remercier pour votre disponibilité et de saluer chaleureusement votre participation à cette 2ème Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEEAC organisée dans le cadre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique centrale et consacrée à la situation de la transition en République du Tchad. Je voudrais également vous exprimer toute ma gratitude pour la promptitude avec laquelle vous avez bien voulu répondre à mon invitation vous adressée dans un délai relativement court. Votre participation à cette session témoigne, à l’évidence, de l’intérêt que vous portez au processus de transition en cours en République du Tchad et de la fraternité qui nous lie tous au Peuple tchadien avec lequel nous avons, du reste, un destin commun. Excellences Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement des États membres de la CEEAC ; Depuis le 20 avril 2021, le Peuple tchadien traverse une période très difficile par suite de la disparition tragique de son Président, Feu le Maréchal Idriss Deby Iton, mort au front pour défendre son pays menacé de déstabilisation par des forces négatives venues. Je salue la mémoire et la bravoure de ce digne fils d’Afrique. Comme vous le savez, un évènement tragique est survenu à N’Djamena, capitale de la République du Tchad, le 20 octobre dernier. Des pertes en vies humaines y ont été enregistrées, de même que de nombreux blessés. Tout en saisissant cette occasion pour déplorer ce drame, j’aimerais, avant toute chose, présenter au nom de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale, et à celui de la République Démocratique du Congo, mes condoléances les plus attristées au gouvernement ainsi qu’au peuple tchadiens ; et, je vous prie, de bien vouloir observer un moment de recueillement en mémoire des victimes. Fidèles à notre solidarité légendaire, notre continent et notre sous-région, l’Afrique centrale, sont venus à la rescousse du Tchad et accompagnent depuis lors les Tchadiens dans leurs efforts pour retrouver la normalité constitutionnelle et républicaine.
C’est dans cette perspective que l’Union Africaine et la CEEAC ont soutenu la première phase de la transition et salué la tenue du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) censé planter le décor institutionnel et politique de la tenue des élections pacifiques, démocratiques et crédibles dans un délai raisonnable. Cependant, à peine que les lampions de ce Dialogue se sont éteints, la crise politique que nous croyions être engagée dans la voie de son dénouement grâce au consensus dégagé sur la seconde phase de la transition à l’issue de ce rendez-vous historique de réconciliation nationale et de refondation de l’État tchadien, est relancée. Manifestement ce consensus semble voler en éclats et la rue a repris la parole avec en solde mort d’hommes par dizaines. Le climat politique s’est brutalement détérioré et l’horizon s’est assombri à nouveau. L’espoir d’un renouveau démocratique au Tchad sur fond de réconciliation nationale s’est effrité. Ce dérapage dramatique nous place devant nos responsabilités et met à rude épreuve notre capacité en tant qu’organisation sous-régionale de résoudre les problèmes de l’Afrique centrale et de tenir notre engagement commun d’assistance mutuelle conformément à l’article 3 du Traité révisé de la CEEAC. L’enjeu est de taille et le défi à relever majeur, car il s’agit à présent de remettre la transition sur de bons rails avec le Peuple tchadien, en tenant compte à la fois de ses aspirations, des valeurs et idéaux de l’U.A et de la CEEAC ainsi que des principes fondamentaux qui guident leurs actions en pareilles circonstances. A cet effet, le Président de la Commission nous présentera l’état des lieux de la situation politique au Tchad afin de nous permettre de réfléchir sur les voies et moyens d’éteindre le feu qui vient de s’allumer et d’éviter la catastrophe qui semble se dessiner à l’horizon. Excellences Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement des États membres de la CEEAC ; Mesdames et Messieurs les Représentants des Chefs d’État et de Gouvernement des États membres de la CEEAC ; Monsieur le Président de la Commission de la CEEAC ; Mesdames et Messieurs les Ministres des États membres de la CEEAC ; Point n’est besoin de rappeler qu’en raison du principe de la subsidiarité, les recommandations et décisions que nous prendrons détermineront certainement celles de l’Union Africaine et de la communauté internationale dans son ensemble.
Face aux multiples défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels notre continent et notre sous-région sont confrontés, nous ne pouvons nous permettre ni l’exacerbation ni l’enlisement de la crise au Tchad et n’avons pas du temps à perdre. Je reste convaincu que tout se fera dans l’intérêt du Peuple frère du Tchad et nous souhaite plein succès dans nos délibérations de ce jour. Sur ce, je déclare ouverte la 2ème session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEEAC.
Je vous remercie.
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